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Michel DOLLET Maire de Boiry-Becquerelle
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CHRONIQUE HISTORIQUE DE L’ÉGLISE DE BOIRY-BECQUERELLE
Dans cette deuxième chronique, nous vous proposons de retracer à travers les siècles, l'histoire de l'église de Boiry-Becquerelle ; nous devrions plutôt écrire de ses églises dans la mesure où les fureurs de l'histoire n'ont pas épargné ce que les anciens appelaient " la maison de Dieu ".Pendant plus de 700 ans, elle fut le centre de la vie de notre village et ses cloches en ont rythmé le cours avec ses joies et ses peines, tant il est vrai que surtout dans les campagnes, la piété et la foi étaient très grandes et la religion catholique omniprésente et omnipotente car elle était le ciment de la vie spirituelle et sociale. Naissance, mariage et mort, tous les grands moments de la vie étaient inhérents à la religion et le curé, outre sa mission sacerdotale, avait pour fonction de tenir les registres paroissiaux qui jusqu'à la Révolution constituaient ce qui est l'état-civil, maintenant.Mais, avant d'aborder l'histoire de l'église de notre village en tant qu'édifice religieux et centre de la vie spirituelle et sociale, il nous faut préciser que bien souvent l'absence de documents ou leur destruction liée aux guerres qui ont ensanglanté la terre d'Artois ne permettent pas une chronique exhaustive.1) NAISSANCE DE L’ÉGLISE DE BOIRY-BECQUERELLEL'église de notre village a été érigée, il y a 769 ans. C'est, en effet, en 1239 qu'Adam de Milly fit édifier près de son château de Beauregard, église et presbytère et que Boiry-Becquerelle existe désormais en tant que paroisse et village.Par ailleurs, c'est sous le patronage de St Gervais et de St Protais que notre village et son église furent placés. Pourquoi ces saints ? Il est difficile de répondre et on en est réduit aux conjectures. Ce que l'on sait, c'est que Gervais et Protais, deux frères originaires de Milan et ayant embrassé la foi chrétienne furent probablement martyrisés aux environs de 64, sous le principat de Néron. Saint Ambroise, évêque de Milan de 374 à 397 mit à jour le tombeau des deux martyrs et fut à l'origine de leur canonisation. A partir de ce moment, ces deux saints furent l'objet d'une vénération qui alla croissant à l'époque médiévale et il n'est pas invraisemblable d'imaginer qu'Adam de Milly, Bailly d'Arras et seigneur de Boiry-Becquerelle, à l'origine de l'érection de ce village en paroisse, ait une dévotion particulière pour ces deux saints ; sans doute, en possédait-il des reliques peut-être que lui a données Manasses, évêque de Cambrai et son protecteur. Il est probable, en tous les cas, que dans l'autel de la première église de Boiry-Becquerelle devaient reposer des reliques de St Gervais et St Protais.En avril 1239, Adam de Milly accorde une rente de 60 mesures de blé sur son château de Beauregard (nom du château de Milly à Boiry-Becquerelle) pour l'entretien du curé affecté à la nouvelle église.N.B. : à noter que la ducasse ou fête patronale des villages en Artois vient du mot dédicace (action de placer une église sous l'invocation d'un saint). C'est ainsi que pendant plusieurs siècles, la fête patronale de Boiry-Becquerelle ou ducasse eut lieu le dimanche le plus proche du 19 juin, date de la fête de Protais et Gervais, qui commémore le jour où leurs reliques furent triomphalement introduites par St Ambroise dans la Basilique portant leur nom, en l'an 386, à Milan. Nous permettra-t-on de déplorer que depuis 2002, cette tradition séculaire ait été abolie et que ce soit désormais début mai que se tienne la fête de notre village qui ne saurait désormais s'appeler encore Ducasse.2) DU 14ème SIECLE A LA REVOLUTIONDe 1334 jusqu'à la Révolution, le fief de Boiry-Becquerelle est le bien des dominicaines du couvent de la Thieuloye à Arras grâce à la libéralité de Mahaut d'Artois ; ces religieuses sont désormais appelées Dames de Boiry-Becquerelle. Mais elles ne joueront pas vraiment de rôle direct dans la vie religieuse et paroissiale de notre village, celui-ci sera anecdotique.Durant les 15 et 16ème siècles, les guerres ravagèrent régulièrement l'Artois et l'église de notre village dut être plusieurs fois ruinée. Des documents attestent d'ailleurs que celle-ci fut rebâtie en 1573. Elle était constituée de trois nefs larges mais peu éclairées et flanquées de tourelles à chacun des angles extérieurs ; une tour carrée lui servait de clocher.N.B. On peut voir à la Mairie, la reproduction d'une gravure représentant notre village et son église à cette époque.Notons, puisque nous parlions du rôle anecdotique des Dames de Boiry-Becquerelle (cf. supra), qu'en 1637, un litige s'éleva entre le curé de Boiry-Becquerelle et les religieuses de la Thieuloye. Celles-ci refusèrent véhémentement de lui payer la dîme sur les arbres qu'elles avaient fait abattre sur leur domaine ; la prieure excipa, en effet, d'une bulle du pape, fulminant l'excommunication contre quiconque prétendrait assujettir la Thieuloye à la dîme.Le 29 mars 1761, à 10 heures du soir, un incendie que d'aucuns disent criminel, détruisit tout le village à l'exception de neuf chaumières. Les pertes furent évaluées à 100000 livres. Et les Berlaquins furent autorisés à organiser une grande quête à Paris. Une question se pose : l'église fut-elle détruite ? Non, si l'on en croit ce qu'écrit Augustin Payen en 1790 : " l'église dont on ne peut indiquer l'époque de construction, peut encore, durer longtemps en entretenant les toits : la tour depuis longtemps défectueuse a été démontée cette année et reconstruite presque aux ¾ de son élévation primitive ". Les travaux ont entraîné une dépense de 9000 livres.L'église de Boiry-Becquerelle en 1790 est-elle toujours celle de 1573 ? C'est vraisemblable et ce que l'on peut dire sans grande erreur, c'est que l'incendie de 1761 a épargné église et presbytère.3) ROLE DU CURE ET VIE RELIGIEUSENous nous limiterons à évoquer ceux-ci dans la deuxième moitié du 18ème siècle jusqu'en 1792.L'ETUDE DES REGISTRESVIE RELIGIEUSE A BOIRY-BECQUERELLE AU MOMENT DE LA REVOLUTION JUSQU'EN 1792L'étude des registres paroissiaux qui vont de 1737 à 1792 atteste que Boiry-Becquerelle est un village profondément chrétien comme toute la campagne artésienne. Les idées philosophiques et antichrétiennes véhiculées par les philosophes des lumières n'ont pas pénétré le monde rural où nombre de gens sont illettrés (60 % à Boiry-Becquerelle d'après l'étude des registres paroissiaux). Cette étude des registres nous a permis de constater que tous les enfants sont baptisés le jour de leur naissance par peur de la mort (le " Camarde " fauche les bébés et nombreux sont ceux qui passent directement des fonts baptismaux à la tombe. On peut dire qu'entre 1740 et 1790, 50 % des enfants meurent avant l'âge de 10 ans et 35 % à moins d'un an).Tous les défunts sont munis des sacrements et oints ; Sainte Barbe est particulièrement vénérée (le prénom revient souvent) car elle est la sainte qui protège de la mort brutale empêchant la confession ultime et l'absolution. En 1790, sur une population de 235 âmes, on compte 125 communiants réguliers.Au cours des 30 années qui précèdent la Révolution, 3 curés se sont succédés à Boiry-Becquerelle : - Nicolas BOUCHER, décédé le 7 mars 1744 à 40 ans. - Antoine Luc PROUVEUR, décédé le 19 janvier 1780. Il fut curé de Boiry-Becquerelle 36 ans, de Croisilles 14 ans. Il meurt doyen de chrétienté à 77 ans. - En 1781, Noël de ROCHEFORT, bachelier en Théologie de l'Université de Paris est nommé à Boiry-Becquerelle. Originaire d'Arras, d'une famille de petite noblesse relativement riche, il exerce son ministère d'abord à Paris, puis à Arras en tant que vicaire surnuméraire.Quel est le rôle du curé ?Il est beaucoup plus vaste que celui d'aujourd'hui car il ne se borne pas au sacerdoce. Tous les dimanches, au prône de l'office, le prêtre ne se limite pas au commentaire des écritures et à l'édification purement religieuse. Il est l'organe de la loi en faisant connaître à ses concitoyens les décrets de l'autorité supérieure, il est aussi la gazette qui révèle les grandes nouvelles, signale les crimes, décrit les suspects, les invite au repentir et à la reddition. Il est véritablement l'écho du pays et de Paris. D'où l'importance de la messe et du prêtre à une époque où n'existent ni mairie ni école ; l'ecclésiastique est le guide, le conseiller, l'écrivain public. D'ailleurs, l'église est le centre du village et le clocher, lui, est ce que le beffroi est à la ville ; ses cloches rythment la vie, ses joies, et ses peines de la naissance à la mort, mais aussi signalent les dangers par le tocsin.Lorsqu'on évoque le clergé de l'ancien Régime, on pense que sa richesse était fabuleuse. Ce n'est pas faux. En 1789, l'Artois à 316000 habitants. Le clergé séculier est composé de 2000 prêtres, ses revenus, sans compter les fabriques, les abbayes, les religieuses, s'élèvent à 7 000 000 de livres, mais ses revenus sont très disparatement répartis.Si Monseigneur de Conzié a un train de vie en tant qu'évêque d'Arras, de plusieurs centaines de milliers de livres, les curés de campagne ne perçoivent que la dîme servant à leur entretien, au soin du culte, au soulagement des pauvres et à l'éducation des enfants. Cette dîme ne représente d'ailleurs pas le 10ème de la récolte mais les 15ème de ses revenus ne sont pas réguliers. A Boiry-Becquerelle, le revenu de Noël de Rochefort s'élève en 1789 à 1100 livres, ce qui est correct. Les biens rattachés à l'église et qui fournissent les revenus de la fabrique (ou fonds servant à l'entretien de l'église) s'élèvent pour les trois années 1787 - 1788 et 1789 à la somme de 2580 livres (800 livres/an environ).Cette somme permet d'assurer l'entretien de l'église, du mobilier, de la vaisselle et du linge sacerdotaux mais aussi de payer des messes pour le repos des défunts. La fabrique de Boiry-Becquerelle est relativement prospère puisqu'elle a pu aider deux paroisses voisines confrontées à des réparations d'église onéreuses. Cependant, la réfection du clocher de l'église opérée en 1789 - 1790 pour la somme de 3000 livres a épuisé les réserves financières de la paroisse. Louis PLOUVIER et Bertin PLOUVIER, clercs de paroisse, assureront la gestion de cette fabrique et animeront le conseil de Paroisse. Mais évoquer Boiry-Becquerelle, village chrétien ne peut se faire sans parler du rôle de la famille PAYEN qui, à Neuville-Vitasse comme à Boiry, constitue le plus sûr rempart de l'Eglise au sens traditionnel du mot.Elle compte plusieurs religieux dans ses rangs : Plouich, curé de Boyelles, Payen, curé de Blairville, Goubet Carme déchaussé à Arras ; la sœur de Charles Marie Payen sera religieuse. Monique Payen, en effet, sera la dernière abbesse du Verger à Arras et mourra en 1823. Noël de Rochefort recevra donc, lorsqu'il arrive à Boiry-Becquerelle comme curé en 1781, tout l'appui de la puissante dynastie Payen. Les registres paroissiaux attestent qu'il exerce son ministère à Boiry-Becquerelle jusqu'en août 1792. Quelle fut donc son attitude à l'égard de l'œuvre de la Révolution ?Rappelons la chronologie des lois et décrets relatifs au clergé et au culte sous la Révolution.A) Sous l'Assemblée Constituante (1789 - 91) dont Charles Marie Payen fut député.- 12 juillet 1790, Constitution civile du clergé. Le clergé avait déjà cessé d'être un ordre et il avait perdu ses biens .La constitution civile régla l'organisation du clergé séculier. Le nombre des évêchés fut ramené à 83 (1/département) groupés en dix archevêchés. Les ecclésiastiques, véritables fonctionnaires de religion, furent élus comme les autres fonctionnaires et ils reçurent un traitement de l'Etat. L'Eglise ne dépendait plus de la papauté. Mais, il est évident que l'application de cette constitution ne fut pas immédiate et ne se fit pas partout en même temps. Dans le district de Bapaume :- la nouvelle répartition des paroisses se fit entre avril et août 1791.
- 27 novembre - 24 décembre 1790. Les prêtres sont invités à prêter serment à la dite constitution. Beaucoup atermoient, attendent un mandement de leur évêque. Certains prêtent serment avec restriction. Noël de Rochefort, avec la plupart des prêtres du district de Bapaume, refuse de prêter serment en janvier 1791 lorsque les prêtres sont contraints de prêter serment sans restriction.
Désormais vont coexister deux clergés, un clergé jureur et un clergé réfractaire. Mais dans la mesure où l'immense majorité des prêtres dans l'Artois (80 %) sont insermentés, ceux-ci vont encore, pendant un certain temps, exercer dans leur cure, malgré les lois hostiles de la République. Ainsi, à Hénin sur Cojeul, Laroze, qui est curé depuis 1770 est élu maire en janvier 1790 et il le restera jusqu'en novembre 1791. Il exercera son ministère religieux jusqu'en mars 1792, date de l'élection de Peugniet, premier curé constitutionnel d'Hénin sur Cojeul, lequel Peugniet est ensuite élu curé du Forest, mais là, il se heurte au maire qui soutient le curé réfractaire Martin Sauvage. Peugniet est agoni de coups et d'injures, ne peut s'installer et supplie l'autorité civile de le renvoyer à Hénin sur Cojeul. Il y revient le 31 mars mais l'autorité civile le réinstalle au Forest le 6 avril avec l'aide de la force armée. Pendant la vacance de la cure d'Hénin sur Cojeul, c'est Noël de Rochefort, ancien curé de Boiry-Becquerelle, qui officie. Puis, à partir de mai 1792, on retrouve " le citoyen Laroze ci-devant de la dite paroisse y résidant après avoir été nommé par la municipalité ".A partir du 28 septembre 1792, on perd sa trace. Il a sans doute dû fuir. A Neuville-Vitasse, le curé Lebas refuse de prêter serment en janvier 1791 ; cependant, il exerce son ministère jusqu'au 17 juillet, date de l'élection de Lebon en tant que curé constitutionnel. Celui-ci se heurtera à l'opposition des Payen qui soutiennent Lebas, curé réfractaire. Celui-ci continue à assurer le culte, en concurrence avec Joseph Lebon et ce n'est qu'en mai 1792 qu'il sera contraint de s'enfuir. En fait, même si l'obligation de prêter serment sans restrictions était draconienne, l'assemblée avait bien prévu qu'il y aurait de nombreux réfractaires et elle avait demandé aux municipalités de continuer à laisser le prêtre insermenté et rebelle exercer son ministère jusqu'à son remplacement par un curé constitutionnel..La plupart des prêtres insermentés restèrent en place jusqu'en fin 1791 début 1792. N'oublions pas cependant qu'à partir d'août 1791, la nouvelle répartition des paroisses est réalisée dans le département du Pas-de-Calais. Le 21 août 1791, il ne reste plus que 43 curés dans le district de Bapaume. La paroisse de Boiry-Becquerelle est supprimée et rattachée en tant que succursale à Hénin sur Cojeul. Noël de Rochefort est rétrogradé de curé à Vicaire desservant de la succursale de Boiry-Becquerelle jusqu'à fin 1791. Cependant, il n'a pas prêté serment et est resté fidèle à Monseigneur de Conzié, ancien évêque d'Arras (contre Porion, évêque constitutionnel d'Arras) et fidèle au Pape qui condamne le 13 avril 1791, la Constitution Civile du clergé.B) SOUS LA LEGISLATIVE ( 1er octobre 1791 - 20 septembre 1792)29 mars 1791, les prêtres sont obligés de prêter serment dans la huitaine. Nous savons que Noël de Rochefort ne se soumettra pas non plus à cette obligation. Il bénéficie de l'appui des Payen et pourra échapper ainsi que le curé de Hénin sur Cojeul, Laroze, aux lois de déportation de mai 1792 et d'août 1792. Dupuich, le curé de Boyelles, n'y échappe pas ; quant à Payen, curé de Blairville, il est contraint à se cacher. Lebas, curé de Neuville-Vitasse est contraint à s'enfuir.17 - 18 août 1792. Les ordres religieux sont dissous. C'est la fin des Dames dominicaines d'Arras dites de la Thieuloye. Elles avaient déjà perdu leurs biens. Les voici obligées à se disperser. On ne sait rien de ce qu'il advint de la Mère Thérèse de Jésus, abbesse du couvent et de ses 27 compagnes. En septembre 1792, une loi confie l'Etat-civil aux Municipalités et c'est la fin des registres paroissiaux d'Etat-Civil.4) DE LA REVOLUTION AUX LENDEMAINS DE LA GUERRE DE 14 - 18En novembre 1793, on retrouve Noël de Rochefort, curé de Boiry-Becquerelle, prisonnier à la prison du verger à Arras pour avoir " blâmé ses ci-devant confrères et retardé la marche de la raison et de la philosophie ". Mais, il échappe à la guillotine et fut libéré en mars 1795 à 55 ans.En 1797, l'Eglise de Boiry-Becquerelle est rendue au culte et a à nouveau un desservant, le père Pompourg . Il restera curé de Boiry-Becquerelle jusqu'en 1819. L'abbé Desgueffe lui succédera. Signalons enfin que la Restauration soumet l'instituteur ou la personne qui en faisait office à l'autorité du curé et cette situation se poursuivra peu ou prou jusqu'au début de la troisième République et aux lois de Jules Ferry sur l'école laïque gratuite et obligatoire. Non seulement, l'instituteur fait la classe mais il participe à l'enseignement du catéchisme, sert la messe, s'occupe des vêtements sacerdotaux, fait également le chantre, le sacristain, le bedeau et le croque-mort. C'est ainsi que les archives nous apprennent qu'en 1859, l'instituteur Louis Vaquette vécut un véritable martyre par la faute du curé Leblanc parce que chantant faux, il répugnait à tenir le lutrin à la messe et à remplir sa fonction de chantre.Quant à l'église de notre village, elle a été partiellement reconstruite en 1843, ce qui a entraîné une dépense de 3 000 francs (le budget de la commune est à l'époque d'environ 2 700 francs).Boiry-Becquerelle traverse la guerre de 1870 sans dommage et à la veille de la guerre de 14 - 18 sous la houlette de Monsieur l'abbé Decourty, les Berlaquins continuent à fréquenter leur église en grand nombre.En 1917, en prévision d'une grande attaque vers l'ouest, le commandement allemand fait raser tout le village de Boiry-Becquerelle et même les arbres. L'église est détruite, tous les habitants sont partis.Après la guerre, le maire Clément Proyart, son conseil municipal et les Berlaquins revenus, entreprennent avec l'aide des autorités, la reconstruction de Boiry-Becquerelle.Le 3 juillet 1921, le conseil municipal décide d'adhérer à la coopérative de reconstruction du Diocèse d'Arras, récemment créé pour la reconstruction des églises. La même année, Monsieur Tonnelier, conseiller municipal acquérait l'ancien emplacement de l'église, du presbytère et du cimetière et il cédait en échange un terrain où devait être édifiée l'église actuelle.En 1928 enfin, on décide de reconstruire l'église. Voici ce qu'écrit Monsieur Roger Legros, ancien maire et témoin de cette époque : " en 1928, décision est prise de reconstruire l'Eglise, un baraquement appelé baraque Adrian, à proximité de l'habitation actuelle de Monsieur Hay, avait été construit pour servir d'église. Pendant près de 10 ans, cette construction provisoire fut un lieu de culte très apprécié par nos paroissiens ".Saint Gervais et Saint Protais martyrs, étaient jumeaux, fils de Saint Vital et de la bienheureuse Valérie et vivaient au Ier siècle sous le règne de l'empereur Néron. Leur histoire est connue par la Légende dorée de Jacques de Voragine. Les deux frères, après avoir donné tous leurs biens aux pauvres, rejoignirent saint Nazaire qui vivait dans un oratoire à Embrun en compagnie du jeune Celse. On les conduisit à l'empereur Néron. Celse les suivait en se lamentant. Les soldats le souffletèrent, saint Nazaire, leur en fit le reproche et fut à son tour frappé et précipité dans la mer d'où il sortit miraculeusement. Les soldats de Néron emmenèrent Gervais et Protais à Milan. Dans cette ville, survint le général Astase, qui partait faire la guerre aux Marcomans. Pour obtenir la bénédiction des dieux païens afin d'assurer la victoire, il s'empara de Gervais et de Protais afin qu'ils sacrifient aux idoles. Les deux frères refusèrent et Gervais ajouta que les idoles étaient sourdes, et que seul Dieu pouvait lui faire remporter la victoire. Il fut alors fouetté jusqu'à ce qu'il meure. Ensuite Astase fit venir Protais en lui disant : " Misérable, songe à vivre et ne cours pas, comme ton frère, à une mort violente. " mais Protais refusa à son tour de sacrifier aux idoles, tenant tête au général. Celui-ci le fit alors suspendre au chevalet. Protais lui répondit : " Je ne m'irrite pas contre toi, général, je sais que les yeux de ton coeur sont aveuglés ; bien au contraire, j'ai pitié de toi, car tu ne sais ce que tu fais. ". Alors Astase ordonna de le décapiter. Un chrétien du nom de Philippe s'empara de leurs deux corps et les fit ensevelir sous une voûte de sa maison. Ensuite, il plaça dans leur cercueil, un écrit contenant le récit de leur vie et de leur martyr. Ceci se passait en 57 sous le règne de Néron.